2018/05/04

Esprit, es-tu là ?





Il y a une grande différence chez la même personne selon que celle-ci se trouve seule ou en réunion. Dès que l’homme se trouve en groupe, il montre le besoin de parader, de se faire remarquer et pour ce faire, il adopte différents comportements dont le point commun est leur reconnaissance sociale, leur lisibilité selon les normes en cours des archétypes usités.

Il arrive donc que les relations sociales ne sont pas faites de personne à personne mais de masque à masque.

J’ai remarqué cette semaine dans un supermarché un comportement étrange, enfin, étrange jusqu’à ce que je m’aperçoive qu’en fait, il représente plus la norme que l’exception …

Un employé est en train de mettre des produits en rayon et un client s’approche dans le but de lui demander une info. Cependant, il ne va pas s’adresser à lui directement mais il va se placer à côté et commencer à parler tout haut, à poser sa demande en l’adressant probablement au ‘Génie’ du supermarché jusqu’à ce que l’employé s’aperçoive que ce monologue lui est en fait adressé. Alors, le client répète sa demande d’un air arrogant et pressé, comme si on ne lui avait pas répondu une première fois, en regardant maintenant l’employé dans les yeux …

L’homme ne sait plus communiquer avec son prochain, simplement, naturellement, normalement. De fait, la majorité des hommes sont seuls en groupes, mais, vive la technique, ils se rattrapent chez eux grâce à Facebook (courbette svp) et autres centres de communication virtuelle. L’homme est devenu non seulement double mais, toujours seul et toujours absent … de lui-même, et des autres.




Sarah Bernhardt et Réjane dans 'Pierrot assassin'