2017/12/31

Le miroir, mode par défaut



... Aller, un ptit dernier pour 2017 !




L’homme a toujours cherché un Dieu et, faute d’en trouver un en chair et en os, il s’en est inventé autant que de déraison. Ce que l’homme cherche en ‘Son Dieu’ est bien plus qu’une référence universelle à Qui tout rapporter mais un conseiller, un acteur de sa vie, et un acteur efficace qu’on renvoie à ses pénates en cas d’échec. Et ils sont nombreux les échecs, et l’on est en permanence en colère contre ses Dieux autant que jaloux de ceux des autres qui réussissent … Aussi, faute de dieux efficaces, avec airbag et turbo, l’homme, en général et en particulier, se rabat sur le moins traître de ces Dieux légers comme l’air dont on les gonfle, lui-même. Après tout, l’homme est l’image de Dieu, n’est-il pas ?

Donc, de nos jours comme depuis toujours, le miroir est le principal Dieu du foyer, et de l’humanité. Tout est fait à son image, à sa propre image s’entend, et à son profit, à sa gloire, à sa réussite. Partant de là, tout ce qui n’est pas un regard sur soi, sur ‘son Dieu’ n’existe pas. La seule chose que les Nihilistes n’excluent pas, c’est eux-mêmes.  L’univers est au service des « Soimêmes », avec ses stations-services dorées, ses divertissements, ses jeux de rôle télévisuels, ses lieux de consommation devenus lieux de rencontre, c’est à dire de voyeurisme et de nombrilisme. Orwell et Huxley n’ont fait que caricaturer, que singulariser au futur ce qui est, de toute éternité, pour l’instant.

L’homme n’a qu’un regard et c’est le regard sur soi-même ; ses autres regards, qu’il risque souvent malgré lui, lui sont dépendants. Le miroir est le maître, le Dieu. Car l’homme est croyant, malgré lui. Il croit en lui faute de pouvoir, et de vouloir croire en autre chose. Mais il ne peut pas ne pas croire. Si le miroir est le mode par défaut de l’homme socialisé, la foi est celui de l’homme naturel, la foi que suscite l’espoir, l’espoir inné, l’espoir du mieux, du bien. Pour que l’homme sorte un jour de sa nasse, de son trou noir, il lui faut la foi, la vraie foi, celle qui est incorporée à la naissance de tout être vivant, la foi qui est le moteur de l’âme sans laquelle celle-ci ne peut aller en avant, ne peut vivre.

La ‘vraie foi’ de l’homme est celle du bien, et de son partage en tant que tous nous avons cette capacité qui est en même temps une réalisation, cette possibilité de faire du bien, ce joyau de l’espèce humaine. Faire du bien est la touche finale de l’évolution universelle, la cerise sur le gâteau du monde, la seule preuve que l’homme est un homme, et pas un kapo de sa race. Car il y a des traîtres, des traitrises, des mensonges bien plus que de tendresse et de partage, hein ? Bref, c’est pas le sujet. Donc, sans une foi commune et absolue qui ne peut venir que de l’intérieur de chacun pour pouvoir être partagée, l’homme restera à patauger isolé et perdu au milieu ‘des siens’ qui ne le sont pas, et à en crever, pour rien …

Heureusement que la foi soulève les montagnes car c’en est une plutôt pas petite que celle de l’état de l’humanité, peuchère !! Pour se retrouver, soi-même autant que l’autre, il faut se recentrer sur sa nature fondamentale, qui a tous les avantages, la nature humaine. L’individu n’est pas seulement Musulman, Juif, Bouddhiste, Américain, Indien, Chinois, Genevois mais plus que tout ça, plus qu’il ne peut imaginer, il est un homme, un être capable du bien, un Homme de Bien, une – véritable image de Dieu, pas la réflexion d’une image obscure, déformée, réductrice comme apparait dans le miroir celle de l’homme social, l’homme esclave du vide de sa nature qu’il a prétendu remplacer. Soit ignare, soit infâme, choisissez. Heureux animal qui dans le miroir ne voit que ce qui y est ! Conscience de la conscience, science à venir ? (et d’urgence svp). Africa ! Retourne à tes fétiches plutôt que d’adopter ceux des blancs ; au moins, c’était les tiens.



















No comments:

Post a Comment